La solennité de l’Immaculée conception

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In the Catholic Church, it is our custom to celebrate with devotion the feasts of the Saints, but especially those of the Virgin Mary our mother. It is always very moving to celebrate the Immaculate Conception of this very pure mother. Let us meditate together on the Immaculate Conception, its history and its implication in the lives of the faithful.

What is the Immaculate Conception?

What the Catholic faith believes about Mary is based on what it believes about Christ, but what it teaches about Mary in turn informs its faith in Christ. [1] By meditating on the Immaculate Conception, we find a secret that encompasses God’s plan for humanity from before the centuries as shown in the proto-gospel (Gen 3, 15). Before getting there, it is essential for us to take a brief panoramic view of the history of this solemnity which moves us these days.

The Blessed Virgin is said to be “Filled with grace”

The Blessed Virgin is said to be “Filled with grace”. As such, it was entirely preserved from original sin from its conception. This teaching transmitted very early by the fathers of the Church will be definitively promulgated in 1854 by Pope Pius IX. By affirming the full presumption of sin of the Virgin Mary, the Church says: “to be the mother of the savior, Mary was provided by God with gifts commensurate with such a great task” (Lumen Gentium, n. 56) . The angel Gabriel, at the moment of the annunciation, greets her as “full of grace” (Luke 1, 28). To be able to give the free assent of one’s faith to the announcement of one’s vocation, it had to be entirely supported by the grace of God. » (Catechism of the Catholic Church, n. 490).

In it is placed the union of two natures: human and divine

In the incarnation of the Word the union of two natures, human and divine, is realized. For this singular, unique and exceptional union, the chosen one, in whom it would be realized, had to already be perfectly holy, because for this unique wedding, her freedom had to be perfect, in order to truly, freely marry the God’s will. Indeed, it is only freed from sin that man is totally free. And in Mary, this freedom had to be total to accept her vocation: this intimate union with God.

Furthermore, tradition teaches that, just as death entered the world through the fault of a woman, the world is saved by the “yes” of a woman (Rm5, 12-19). Through the obedience of the Virgin Mary, nature that had been blackened by Eve’s disobedience was repaired. By the vocation of the Virgin Mary, we are kept far from the guilt that should pursue humanity. The ecclesial Magisterium never tires of affirming this: “The knot due to Eve’s disobedience was untied by Mary’s obedience; what the virgin Eve had tied up by her unbelief, the Virgin Mary untied by her faith” (Catechism of the Catholic Church, n. 494).

The dogma of the Immaculate Conception

Filled with God’s grace, therefore entirely received from Him, the Most Holy Virgin Mary can give herself freely and entirely to Him. She thus responds with a gift in the likeness of the gift she received, to become the mother of God. It is this freedom of perfect gift that the Immaculate Conception allows. To better speak about this dogma, it is good for us to lift our hearts with this affirmation taken from our Catechism: “Over the centuries, the Church has become aware that Mary, filled with grace by God, had been redeemed from her conception. This is what the dogma of the Immaculate Conception, proclaimed in 1854 by Pope Pius IX, confesses. (Catechism of the Catholic Church, n. 492).

Le dogme de l’Immaculée Conception prend sa source dans le récit de l’Annonciation : la Tradition a toujours interprété la salutation de l’ange « comblée de grâce » comme ce don spécial fait à Marie. Dès les premiers siècles du christianisme, surtout en Orient, l’Eglise célèbre la pureté de Marie. Les pères de l’Eglise la définissent comme « Panaghia », c’est-à dire, la toute sainte, sanctifiée par L’Esprit-Saint « lys très pur » « immaculée ».[2]

Même si le dogme de l’Immaculée conception a été défini non loin de notre siècle, la vénération de l’Immaculée conception n’est pas si récente. Depuis le IVe siècle, les fidèles ont commencé à se réjouir de l’immaculée conception. Mais au cours du temps, l’affirmation officielle de ce dogme fut perturbée par des difficultés surtout celles qui mettraient en question l’universalité du salut dans la mort et la résurrection de Jésus par l’idée que, préservée du péché, Marie n’aurait pas eu besoin d’être sauvée.

Quand la controverse autrement dite se lève avec la naissance des universités et la scolastique au XIIe siècle, l’Eglise a eu des témoins dont Anselme de Cantorbéry qui élabora un concept de pré-rédemption, soutenant que la rédemption avait été appliquée à Marie dès avant sa naissance. Le franciscain Duns Scots surnommé Docteur subtil (1265-1308) fit de même en élaborant la maxime de « potuit, decuit, fecit ».[3]  Celui-ci rectifiant l’enseignement mariologique de Saint Thomas d’Aquin centré sur l’incarnation du Fils de Dieu[4].

Toutefois, la controverse se poursuit en 1439, la question est portée devant le concile de Bâle, qui, après deux ans de discussion se prononce en faveur de l’Immaculée conception. En 1476, avec le Pape Sixte IV, la fête de la conception de Marie est introduite dans le calendrier romain. Le 8 Décembre 1661, le Pape Alexandre VII promulgue la constitution Sollicitudo omnium Ecclesiarum, déclarant que l’Immunité de Marie du péché originel dès le premier moment de la création de son âme et de son infusion dans le corps est l’objet de foi.

 En 1830, la jeune Catherine Labouré (1806-1876) reçoit une apparition de la Vierge Marie qui lui confie le devoir de répandre dans le monde entier la « médaille miraculeuse » avec l’image de Marie portant l’inscription : « conçue sans péché ». La dévotion qu’elle suscita parmi les fidèles est si grande que beaucoup d’évêques demandent au Pape Grégoire XVI de définir le dogme de l’Immaculée Conception. Dans la bulle ineffabilis Deus en 1854, le successeur du pape précédant, Pape Pie IX définit le dogme : « la doctrine qui enseigne que la Bienheureuse Vierge Marie, dans le premier instant de sa conception, a été par la grâce et un privilège spécial du Dieu Tout-Puissant, en vue des mérites de Jésus-Christ, sauveur du genre humain, préservée intacte de toute souillure du péché originel ».[5]

Le catéchisme continue en expliquant en quoi il s’agit :

Cette sainteté éclatante absolument unique dont elle est enrichie dès le premier instant de sa conception lui vient tout entière du Christ : elle est rachetée de façon éminente en considération des mérites de son Fils. Plus que toute autre personne créée, le Père l’a bénie par toutes sortes de bénédictions spirituelles aux cieux dans le Christ (Ep1, 3). Il l’a élue en Lui, des avant la fondation du monde, pour être sainte et immaculée en sa présence, dans l’amour ».[6]

Après quatre ans, le ciel le fit crédible. Une Dame vêtue de blanc et d’une ceinture bleue apparait à Lourdes à la jeune Bernadette Soubirous, en disant : « Je suis l’Immaculée Conception ».

En quoi se fonde- t-elle l’Immaculée conception ?

Disons que l’Immaculée conception est ce qui rend la sainteté de Marie tout à fait unique. En effet, bien que sauvée comme nous tous par la mort et la résurrection du Christ, ce salut lui est accordé dès sa conception. Elle est choisie par Dieu depuis le commencement pour être la Mère de son fils qui devait venir racheter l’homme perdu. Ces événements ont une simple contingence dans le monde, mais plutôt porte une valeur eschatologique car entre eux il n’y a ni avant ni après, mais une seule action salvifique de rendre présent l’histoire des humains dans le temps qui convient à la providence.

Encore, il importe de revenir sur ce point que l’Immaculée conception est liée étroitement à la prédestination de Marie. « Dieu a envoyé son Fils » (Ga 4,4), mais pour lui « façonner un corps » (He 10, 5), il a voulu la libre coopération d’une créature. Pour cela, de toute éternité, Dieu a choisi, pour être la Mère de son Fils, une fille d’Israël, une jeune juive de Nazareth en Galilée, «  une vierge fiancée à un homme du nom de Joseph, de la maison de David, et le nom de la vierge était Marie » (Lc1, 26-27) : le Père des miséricordes a voulu que l’incarnation fut précédée par une acceptation de la part de cette Mère prédestinée, en sorte que, une femme ayant contribué à l’œuvre de mort, de même une femme contribua aussi à la vie (Lumen Gentium, n. 56 et n. 61. Voir aussi Catéchisme de l’Eglise Catholique, n. 488).

Sous une optique théologique, le salut en Christ est une re-création de l’homme. Le christ est l’homme nouveau, le nouvel Adam, et il nous destine à être incorporés à cette nouvelle humanité réalisé en son corps. Dans le Christ, l’humanité fait comme une expérience d’une évolution radicale, un saut d’espèce, qui n’est pas tant biologique qu’ontologique. Et si nous pouvions filer la métaphore de l’évolution, nous pourrions dire alors que la sainte Vierge Marie est comme « le chaînon manquant » entre le vieil homme et l’homme nouveau.[7] Première créature sauvée par le Christ, et mère de toutes les autres créatures. Marie est, pour ainsi dire, le sacrement de la nouvelle naissance.

De plus, l’Immaculée conception est aussi liée à la virginité perpétuelle de Marie. Comme sacrement de la création nouvelle, son âme reste pure comme, par analogie, son corps reste vierge, Enfin c’est parce qu’elle est conçue sans péché, toujours immaculée, qu’elle ne connaitra pas la corruption de la mort, que toute l’Eglise peut fêter avec elle son Assomption dans le Ciel, dernier dogme concernant la Sainte Vierge Marie. Voilà ce qui rend l’Immaculée conception si importante pour la foi des chrétiens. Marie n’a pas été libérée du péché mais préservée du péché.

Qu’implique pour nous la célébration de l’Immaculée Conception ?

La raison d’être de la solennité de l’Immaculée Conception s’enracine dans le pourquoi même de la préservation du péché de la Vierge Marie. Pour quoi n’a-t-elle pas été comme nous ? Dieu, voyant que l’homme se pervertira, il a choisi de loin Marie pour être la voie du salut de cet homme.  Ayant reçu ce message au temps opportun, Marie a répondu favorablement : « je suis la servante du seigneur, qu’il me soit fait selon ta parole » (Lc1, 38). Son « fiat » fut pour nous un canon de notre rédemption.

Aussi, nous dirions qu’en célébrant l’Immaculée conception, nous faisons deux choses : d’abord, nous rendons gloire à Dieu pour ses grâces envers nous. Nous unissons nos voix à la voix mélodieuse de cet Auguste Mère de Dieu pour bénir Dieu qui lui a fait des merveilles non pour elle-même seulement mais pour toutes les générations. Nous chantons avec elle le Magnificat. De notre gré, nous rendons gloire à Dieu qui cherche partout le moyen de nous délivrer même quand c’est justement nous qui nous sommes déroutés. Dieu ne nous abandonne pas. Il cherche partout les coopérateurs pour venir à notre secours. Dans ceci, nous apprenons que nous devons avoir confiance en Dieu qui n’abandonne pas les siens. Peu importe la crise dont nous faisons face, l’angoisse issue des péchés que nous commettons, la pauvreté que nous vivons, la maladie dont nous souffrons, etc. L’Esperance en Dieu nous fait redresser la tête, et au moment même voulu par Dieu, notre délivrance nous arrive. Quand Satan se disait avoir dérangé le plan de Dieu, Dieu envisageait déjà la voie de racheter l’homme ; Il voyait dans l’histoire humaine la Vierge Marie et son fiat.

En célébrant L’immaculée conception, nous demandons à Marie de nous apprendre comment avoir la pureté du corps et de l’âme, car même au temps qu’elle reçut le message de Dieu elle était toute pure. Elle n’a pas été libérée du péché mais plutôt elle a été préservée de tout péché par une grâce déjà venant de la mort du Fils de Dieu.[8] Mettons-nous à son école pour l’apprise des vertus et en elle nous trouverons la bonne médiatrice et dispensatrice des grâces divines.

Que la Sainte Vierge nous soit modèle, source de salut et intercède pour nous.

Gervais NKURUNZIZA,

Grand Séminariste du Diocèse de RUHENGERI au Grand Séminaire de NYAKIBANDA.

BIBLIOGRAPHIE

Livres :

  1. Marie Jean Claude, L’Immaculée conception, promesse de pureté, Des Béatitudes, Paris 1998. PDF.
  2. Eduard J. GRATSCH, S.T.D., Aquinas Summa, introduction and interpretation, Alba Hause, New York 1985.
  3. Bernard-Marie, L’Immaculée conception. Grande Neuvaine pour glorifier Dieu et honorer Marie Immaculée, Salvator, s.l, 2017.
  4. Catéchisme de l’Eglise Catholique.

Site-internet :

  1. Mgr Jacques Perrier, « Le dogme de l’Immaculée Conception enfin proclamé», article consulté sur https://www.notrehistoireavecmarie.com, dernière consultation le 06 décembre 2023.

[1] Cfr. M. J. Claude, L’Immaculée conception, promesse de pureté, Ed. Des Béatitudes, Paris 1998, p. 89.

[2] Cfr  Mgr Jacques Perrier, « Le dogme de l’Immaculée Conception enfin proclamé », article consulté dernièrement consulté le 6 décembre 2023 sur sur https://www.notrehistoireavecmarie.com

[3] Thought of John Duns Scotus (1265-1308) meaning that God could preserve his Mother from the sin of the race, that it was appropriate for him to do so and that he did so.

[4] Cfr. EJ GRATSCH, STD, Aquinas Summa, introduction and interpretation , Alba Hause, New York 1985, p. 230.

[5] Cfr. MJ Claude, The Immaculate Conception, Promise of Purity , op. cit p. 122.

[6] Catechism of the Catholic Church, n. 492.

[7] Cfr. Bernard-Marie, The Immaculate Conception. Great novena to glorify God and honor Mary Immaculate, Salvator, sl, 2017, p. 36. 

[8] EJ GRATSCHE, STD, op. cit , p. 230.

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